Plus d’informations sur https://www.contournement-nord-de-wavre.be/

Au Collège communal de Grez-Doiceau
Place E. Dubois, n° 11
390 Grez-Doiceau

Copie à l’attention de Madame Kessen   I.B.W.
Rue de la Religion, 10
1400  Nivelles

Concerne :      Contournement nord de Wavre –Etude d’incidences : Questions et alternatives.

Madame la Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Echevins,

            Etant donné l’ampleur de ce projet routier qui, s’il était réalisé, défigurerait définitivement le paysage -un des plus beaux sites non encore urbanisés avant Bruxelles- et détruirait le milieu naturel, notamment des zones de grand intérêt biologique, tout en ouvrant encore plus l’Est du Brabant wallon à la pression automobile et l’urbanisation, notre association Action Environnement Beauvechain demande que l’étude d’incidences réponde aux questions suivantes :

    • MOBILITE

Cette route est-elle nécessaire?

Datant des années 70, son concept n’est-il pas dépassé, d’autant plus qu’existe maintenant la RN25 ?

Les embouteillages dans Wavre n’ont-ils pas d’autres causes (écoles, commerces, marché, passages à niveau)?

Les difficultés d’accès au zoning ne découlent-elles pas du mauvais agencement des bretelles d’entrée et de sortie de l’autoroute E411, de la mauvaise coordination des feux, du passage de la chaussée des Collines de 4 à 3 bandes ?

Combien de voitures supplémentaires en provenance notamment de l’Est du Brabant wallon cette route amènerait-elle dans les rues du zoning (effet d’appel pour du nouveau trafic routier- effet inverse à celui recherché)?

Quels sont les impacts en termes de mobilité sur Grez-Doiceau, le carrefour de Hamme-Mille et l’est du Brabant wallon en général ? Le risque (l’intention ?) n’est-il pas de créer un deuxième ring autour de Bruxelles ?

Quel sera aussi le nombre de véhicules supplémentaires empruntant la RN268 ?

Nous demandons un comptage de flux horaire des véhicules sur une période prolongée y compris en juillet et août ainsi qu’une étude provenance-destination.

    • AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Notre association demande que soit étudié le risque de suburbanisation, c-à-d la transformation de notre région, y compris de l’est du Brabant wallon, en grande banlieue de Bruxelles : le tracé ne morcelle-t-il pas le dernier grand espace non encore entamé par l’urbanisation et les infrastructures au sud-est de Bruxelles ?

Quel impact en termes de perte de ruralité, de fin de rupture ville-campagne ?

Quels sont les risques d’extension linéaire du zoning ?

Le projet est-il compatible avec l’article 1,1 du CWATUPE ?

Le projet est-il compatible avec le SDER qui prône l’intégration paysagère et qualifie l’Est du Brabant wallon de zone agro géographique alors que ce projet routier la désenclavera en l’urbanisant davantage ? Le SDER ne s’est-il pas aussi engagé à protéger les SGIB ?

Le projet est-il compatible avec le nouveau SDER qui prône l’utilisation économe des espaces, une réduction de l’utilisation de la voiture particulière et le développement des transports en commun ? N’est-il pas en contradiction avec 4 des 5 principes fondateurs du nouveau SDER : utilisation rationnelle du territoire et des ressources, gestion qualitative du cadre de vie, mobilité maîtrisée et renforcement des centralités…

Ce projet routier répond-il à l’intérêt général ou à l’intérêt particulier de quelques entreprises du zoning qui veulent s’accroître (et risquent de se délocaliser ensuite !)? Cet intérêt justifie-t-il qu’on lui sacrifie à un tel point le paysage et la nature ?

    • PAYSAGE

L’étude paysagère faisant partie intégrante de l’EIE analysera l’impact visuel proche et lointain depuis tous les environs, habités ou non, y compris depuis la région flamande.

Que deviendront les lieux de promenade aux magnifiques vues : chemin de Grande Randonnée GR 579, chemin entre Noire Epine et château de Laurensart, etc…. ?

Nous demandons que l’EIE intègre comme données contraignantes les périmètres d’intérêt paysager au Plan de secteur, les résultats d’analyse des paysages de l’ADESA, les recommandations du livre « Patrimoine architectural et territoires de Wallonie » publié en octobre 2007 par la Région wallonne (éditions Mardaga).

L’EIE vérifiera le respect de la Convention européenne des Paysages adoptée à Florence en 2000 et ratifiée par la Région wallonne en 2001 ainsi que le respect des mesures R3 et R4 du nouveau projet de SDER[1].

Nous demandons instamment que l’EIE précise comment « les travaux ne mettront pas en péril la valeur esthétique du paysage» (SDER, p. 215-216), étant donné les nombreux déblais et remblais (70m de dénivellation !) et ouvrages d’art tels que ponts, bretelles, murs anti-bruit.

    • NATURE

Quel sera l’impact précis en matière de perte de biodiversité due au morcellement des habitats et des riches écosystèmes traversés (ex. fragmentation des massifs boisés de Laurensart et du Bois des Vallées, route empiétant sur l’étang de Gastuche)?

Nous demandons que soit chiffré l’impact de cette route sur la population de Butor étoilé, espèce prioritaire d’intérêt communautaire, mais aussi sur le Castor d’Europe, le Martin-pêcheur, la Bécassine des marais, la Chevêche d’Athéna, le Lézard vivipare et l’Orvet fragile, sans oublier les libellules, papillons et plantes supérieures!

L’EIE devrait tenir compte des habitats d’intérêt communautaire qui avaient été retenus par les scientifiques comme sites candidats Natura 2000 au début de la procédure de désignation pour être bien inopportunément retirés ensuite.

Comment justifier la traversée de sites de grand intérêt biologique de surcroît mentionnés dans le Schéma de structure et le PCDN de Grez-Doiceau ?

Quel sera l’impact sur les milieux humides voisins et notamment l’alimentation en eau du Marais de Laurensart, classé Natura 2000 ?

Quel effet sur le couloir migratoire pour les oiseaux que constitue la vallée de la Dyle (Zone spéciale de protection de l’avifaune européenne « Vallée de la Dyle-Dijleland »)

    • PATRIMOINE

Notre association demande une analyse précise de l’impact sur les vestiges archéologiques de la villa romaine de Basse-Wavre, site classé exceptionnel, sur le reste de la villa, sur les vestiges du cimetière gallo-romain, les vestiges des installations portuaires (navigation sur la Dyle jadis), les vestiges datant de l’ancien âge du fer ?

Nous demandons aussi que soit chiffrée la perte de valeur de la ferme de l’Hosté qui, dans un tel environnement, perdrait beaucoup de son cachet.

    • Notre association Action Environnement Beauvechain demande d’autre part que l’étude d’incidences prenne en compte les alternatives suivantes :
    1. Un plan de mobilité dans et autour de Wavre préalable à l’étude d’incidences qui vise la cohabitation harmonieuse entre la voiture, les modes doux (vélo-marche) et les transports en commun : on passerait facilement d’un mode de transport à l’autre grâce à des espaces de transfert modal (cf. exemple de Villo) dans et autour de Wavre. Un vaste réseau de pistes cyclables (et des navettes de bus) permettrait d’atteindre facilement le zoning nord. Les passages à niveau seraient remplacés par des tunnels.

Ce plan tourné vers l’avenir permettrait de désengorger Wavre et de la rendre plus conviviale.

    1. Un réaménagement total de l’échangeur de Bierges sur la E411 avec ajout éventuel de bretelles d’entrée (sens Namur-Bruxelles) et de sortie (sens Bruxelles-Namur par ex. une bretelle d’entrée sur la E411 vers Namur tournant à droite) et modification du pont.
    2. une bande de circulation spécifique sur la E411 permettant de séparer le trafic à destination du zoning.
    3. Elargir partout de 3 à 4 bandes la chaussée des Collines
    4. Supprimer les feux ou les remplacer par des feux intelligents
    5. Créer un tourne à droite au carrefour chaussée des Collines et N4
    6. Obliger les parents de l’école du Verseau à emprunter la petite route qui part du parking de l’AC pour déposer et rechercher les enfants.
    7. Parking de dissuasion avec navettes de bus
    8. Encourager le co-voiturage, comme GSK a commencé à le faire
    9. Un plan de mobilité du zoning avec horaires décalés.

Convaincus que vous partagerez nos doutes quant à l’utilité de ce projet routier d’un autre âge aux effets dévastateurs pour l’environnement en général et le paysage en particulier, nous vous remercions de la suite qui sera réservée à l’examen de nos questions et propositions dans l’étude d’incidences.

 

 

[1] Mesure R3 : respecter le principe de l’intégration du paysage dans les mesures d’aménagement du territoire et la mesure R4 recommande que « les projets d’urbanisation ou de nouvelles infrastructures linéaires évitent de porter atteinte ou de fragmenter le réseau écologique reconnu ».