2019 La situation du sanglier en Wallonie

Résumé de la Conférence « La situation du sanglier en Wallonie »(1)

Conférence organisée par Action Environnement Beauvechain le 21/2/2020 avec deux intervenants :

Alain Licoppe : ingénieur agronome FAGblx, coordonne la cellule Faune Sauvage au SPW, Département études du milieu naturel et agricole (DEMNA).
Bart Meuleman : ingénieur agronome KUL, travaille pour la DNF flamande, Chef de Cantonnement de la Forêt de Meerdael où il gère la gestion des bois, la chasse, etc…

Alain Licoppe

La DEMNA fait partie de la Direction générale de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et de l’Environnement, qui s’occupe plutôt du conseil scientifique. Le conférencier s’intéresse à la faune sauvage, a beaucoup travaillé sur le cerf, le sanglier, le castor, le loup. Tout ce qui touche aux espèces conflictuelles nécessitant un plan de gestion.

Voir le site : http://biodiversite.wallonie.be/fr/especes.html?IDC=3025

Présentation de l’espèce sanglier(2) :
  • Même espèce que le cochon domestique
  • Structure sociale complexe basée sur le matriarcat : très important de comprendre le comportement social du sanglier pour comprendre l’évolution de la peste porcine, par exemple.

Différentes organisations sociales :

    • La mère avec les jeunes de l’année et éventuellement les jeunes de l’année précédente (le plus souvent)
    • Un groupe de mâles qui partent pour disperser les gênes. C’est ce groupe qui fera le plus de déplacement. Peuvent venir de la Wallonie et aller jusqu’en Allemagne.
    • Mâle solitaire
  • Période de rut : novembre-décembre avec quatre mois de gestation. Mais il n’y a plus de vraie synchronisation des naissances car il y a potentiellement des mise-bas toute l’année.
  • Espèce de gibier très appréciée du chasseur. A une valeur cynégétique importante.
  • Omnivore opportuniste : va s’orienter vers de la nourriture abondante, facilement accessible. 44 dents bien développées car doit brouter de l’herbe, broyer, tuer une proie…

Reproduction :

Dimorphisme sexuel : mâles plus grands que les femelles. Défenses plus importantes chez le mâle, c’est le trophée.

Stratégie de reproduction basée sur la protection du harem (pas du territoire). Il peut y avoir des combats pour avoir accès à la reproduction. Possibilité de multi paternité : plusieurs pères dans une même portée. Reproduction sur base de la promiscuité. Plus le nombre de pères différents est important, plus la taille de la portée est importante donc c’est primordial de s’y intéresser.

Lors de la mise bas, la femelle peut se faire un « nid » où les marcassins vont naître et rester entre une semaine et dix jours jusqu’à leur indépendance.

L’animal dans son milieu naturel :

Le sanglier est un excellent nageur. Leur seule manière de réguler la température : aller dans l’eau ou se souiller.

Pour reconnaître une trace de sanglier, repérer les traces des onglons situés à l’arrière de la patte.

Deux lieux essentiels dans le domaine vital : tous les sangliers se reposent en journée dans une « bauge » : lieu ombragé au sec à l’abri des regards. Le bain de boue ou « souille » est essentiel pour la thermorégulation. Pour éliminer les parasites externes, il va se frotter contre la base de certains arbres, toujours les mêmes.

Régime alimentaire : Il est omnivore et opportuniste. 90% de son alimentation est végétale (herbes, racines, champignons, maïs, pommes de terre, céréales, …) et 10% alimentation animale (petits invertébrés [larves, lombrics, …], rongeurs, charognes, œufs, et peut même s’attaquer à un faon). Besoin vital de protéine animale ! Le sanglier a un rôle d’épuration sur les cadavres. Lorsqu’il y a des dégâts dans les cultures, c’est souvent lorsque les récoltes ont été trop tardives.

Distribution géographique :

Europe occidentale : grosse densité. Vers le Nord, il ne peut pas survivre. Mais aujourd’hui, la limite nord s’étend avec le réchauffement climatique.

Evolution des « réalisations » (nombre de sangliers tirés et renseignés par les chasseurs) :

Entre 2017 et 2018 : augmentation des tirs de 25%. On tire proportionnellement au nombre croissant de sangliers, mais ce n’est pas un phénomène typiquement wallon. Dans tous les pays européens, ce sont les mêmes schémas de progression : une croissance exponentielle de la population de sangliers et une extension de son aire de répartition(3) . Alors que la surface de la Wallonie est de 17000 km², l’aire de distribution a progressé de 8000 km² !

Type de milieux colonisés : surtout des cultures agricoles. Clairement, le sanglier profite des nouvelles cultures. Les cultures offrent un couvert hivernal (moutarde, colza) et permet au sanglier de passer une partie de sa vie hors de la forêt. Mais il reste toujours une attache à la forêt car pour progresser, le sanglier aura toujours besoin de bosquets et d’une alimentation variée. A cause (ou grâce à) de l’évolution des types de cultures, le sanglier est favorisé en termes d’habitats et de ressources alimentaires pour étendre son aire de répartition.

Habitat de départ : surtout dans les forêts de feuillus, beaucoup moins dans les forêts de résineux. Mais il est capable d’aller dans différents milieux et peut s’adapter partout s’il a à manger et s’il est tranquille, ce qui n’est pas la même chose pour le cerf ou le chevreuil.

Rythme d’activité : surtout entre 20 heures et 1h du matin. Généralement inactifs en journée, ils se déplacent et s’alimentent la nuit. Cerfs et chevreuils sont des ruminants et doivent donc s’alimenter la journée aussi. Le sanglier est très discret. Les techniques de comptages doivent se faire la nuit mais on les repère difficilement car les sangliers ont une mauvaise vision nocturne et leurs yeux réfléchissent moins la lumière, ce qui rend les techniques de comptage difficiles.

Différents domaines vitaux possibles :

  • Forêts étendues, avec une superficie d’au moins 500 ha pour les femelles. Les mâles bougent davantage.
  • Forêts périurbaines
  • Territoires où l’agriculture domine : 300-400 hectares. Dans des zones plus fragmentées (forêts, champs, zones urbaines, comme en BW) le domaine vital peut être 10 fois plus étendu…

Sangliers et chasse :

  • Beaucoup de règlements : obligation de traçabilité quand il est tiré, pour connaitre l’origine de toute espèce de grand gibier. Il doit être marqué d’un bracelet pour qu’en cas de problème sanitaire on puisse remonter jusqu’à la source.
  • Loi sur la chasse : arrêté relatif au conseil cynégétique (la région wallonne est divisée en 49 conseils cynégétiques où les membres des territoires de chasse doivent poursuivre un objectif commun et mettre en œuvre le même type de gestion, mais il n’en existe quasi aucun pour améliorer la gestion du sanglier. Donc pour tirer le sanglier, il n’est pas nécessaire de faire partie d’un conseil cynégétique.
  • Loi sur la chasse de 1961 : seule contrainte pour les chasseurs de sangliers ! Elle impose le dédommagement des dégâts agricoles par le chasseur du bois le plus proche d’où proviennent les sangliers. Difficulté : d’où proviennent exactement les sangliers ? La loi mériterait d’être revue et actualisée. Sur un territoire, les chasseurs ne sont pas obligés d’en tirer un nombre minimum et, sauf exception, il n’y a pas de quotas imposés.

Organisation de la chasse en Wallonie :

  • Le droit de chasse est lié à la propriété et les forêts privées couvrent 50% de la forêt wallonne.
  • Dans les forêts publiques, le droit de chasse est loué au plus offrant et il y a une forte demande. Si on veut chasser sur un territoire, on attend une adjudication publique qui vaut sur une période minimale de 9 ans (mais c’est généralement 12 ans).
  • Le prix de location d’une chasse peut monter à 150 euros par ha par an et dépend de différents éléments : la densité d’animaux, la qualité des trophées, l’abondance de sangliers, la possibilité d’organiser des battues, la possibilité de nourrir. Pour l’adjudicataire, la clef du problème est le besoin d’actionnaires et le maintien d’une grande densité. Le titulaire de la chasse doit assurer une attractivité de son territoire par rapport à ses frais parce qu’il ne peut pas tout payer tout seul.
  • Le nourrissage du sanglier est interdit mais dans les forêts privées les pois et céréales sont toujours autorisés pour « appâter ». Dans les forêts domaniales et les domaines militaires, le nourrissage est interdit et certaines communes l’interdisent aussi.
  • La chasse à l’approche et à l’affût est ouverte toute l’année. 
  • La taille minimale requise pour un territoire de chasse est 25 Ha au nord du sillon Sambre et Meuse.
  • La chasse de nuit interdite.
  • On peut demander des autorisations de destruction (donc possibilité de battues en dehors de la saison autorisée) en cas de dégâts imminents. 
  • Il n’y a aucune protection des laies.

Impacts des sangliers :

  • Nombreux dégâts dans les cultures, surtout maïs.
  • Nombreux dégâts forestiers (semis de hêtres et de chênes arrachés à la base, orchidées, piétinements, prédation des nids)
  • Collisions, accidents de la circulation(4) . Dans la plupart des cas : pendant la saison de chasse quand les animaux sont dérangés.
  • Crise sanitaire, dont la Peste Porcine Africaine (PPA).

Suivi du sanglier :

Pas de suivi légal, pas de recensement obligatoire mais mise en place d’un suivi scientifique de divers paramètres :

  • Les rapports de dégâts aux cultures (note : tout ce qui est réglé à l’amiable n’est pas répertorié, donc les résultats sont sous-évalués).
  • Chute drastique de la population entre 2012 et 2013, car on a eu un hiver et printemps froids et humides et pas de fruits en forêt, or la population de sanglier dépend de la fructification. En 2019/20 s’il n’y a pas de fruits en forêt, il y aura beaucoup de dégâts aux cultures et dans les prairies.
  • Taux de reproduction observé : rapport entre les nombres de marcassins et d’adultes.
  • Génétique : en 1990 il était permis d’introduire des sangliers dans les forêts. En 1996 : interdit de repeupler avec du grand gibier et interdiction de chasser dans des territoires clôturés. Dans les années 70-80 : apparition de « sanglochons ». Aujourd’hui encore 5% des sangliers victimes de la PPA ne sont pas d’origine locale (théorie du camion ?).
  • Mouvements : dans une vingtaine de territoires on a marqué des marcassins pour se faire une idée de leur dispersion. Le sanglier est très casanier et lié à son lieu de naissance ; ce sont surtout des jeunes mâles qui font de grandes distances. La grande majorité des sangliers marqués sont récupérés dans un périmètre de 10 km.
  • Prise de poids des marcassins : les mesures de poids répétées des marcassins permettent d’établir des cartographies de prise de poids journalière. Les prises de poids les plus faibles sont en Ardennes car milieux y sont les plus pauvres. Et dans les milieux plus riches (zones plus limoneuses), on mesure des prises de poids jusqu’à 250 grammes par jour !
  • La reproduction est une question de seuil de poids à atteindre, pas une question d’âge. La Wallonie est donc divisée en deux : au Nord du sillon Sambre et Meuse : prise de poids très élevée et variabilité faible ! Mais au Sud : prise de poids moyenne et variabilité forte.
  • L’entrée en chaleur est liée à la masse corporelle (cerf : 50kg ou plus entre 1,5 et 2,5 ans ; sangliers 30kg [à 6 mois ou 2 ans, dépend du territoire] ; chevreuil 14kg a +/- 1 an). Le cerf met plus d’énergie dans le soin au jeune >< sangliers met beaucoup d’énergie dans la reproduction. Le cerf est très prévisible en termes d’accroissement de la population, entre 27 et 31% d’accroissement. Mais chez sangliers, c’est très variable : entre 60 et 300% les années exceptionnelles !

Dans le Camp militaire de Marche en Famenne on fait le suivi des sangliers depuis de nombreuses années. Notamment, on marque un maximum de marcassins et on les re-capture les années d’après pour relever une batterie de paramètres. Cette méthode de capture-marquage-recapture permet de mesurer la dynamique de la population.

Les enseignements ?

  • La chasse devrait prélever proportionnellement à la population. On connait les nombres d’individus marqués et ceux tirés à la chasse. On constate que la chasse ne permet de prélever que 60% de l’accroissement de la population. Donc on est loin de prélever l’accroissement naturel…Comment alors prélever les 40% restants pour stabiliser la population ?
  • Catégories de poids : plus la laie sera grosse, plus elle produira des jeunes. La survie des laies de plus de 50kg a un véritable impact sur la dynamique de la population. Il est donc important de cibler les animaux les plus lourds lors de la chasse.
  • Influence des paramètres externes
    • Ressources alimentaires (cultures agricoles)
    • Climat 

Évolution des statistiques de chasse :

  • Comme dit plus haut, la chasse ne permet pas de diminuer la population de sangliers
  • Lors des années à fortes glandées l’entrée en chaleur est plus rapide
  • La solution : chasser plus en augmentant l’effort de chasse en année difficile – quand le sanglier est en position de faiblesse – mais le principe est difficile à accepter de la part du public
  • Proposition : privilégier le tir aléatoire et ne pas préserver les femelles adultes. Mais le chasseur ne veut pas chasser les laies car il pourrait ne pas avoir à chasser assez l’année suivante et il a besoin de financer ses chasses…
  • Proposition : diversifier les modes de chasse, mais on bouscule difficilement les habitudes…

La PPA : une maladie au départ d’une tique africaine. Les tiques des espèces sauvages africaines (vecteurs non affectés) ont pu infecter les cochons domestiques. Un bateau serait arrivé avec des déchets d’animaux infectés qui ont été donnés à des porcs domestiques en Géorgie et l’épidémie aurait commencé. Les tiques ne sont pas arrivées en Europe mais la maladie, très contagieuse s’est installée dans de nombreux pays.

Problème : le virus peut se conserver pendant des semaines, voire des mois dans l’environnement, dans les cadavres, les excréments… Les sangliers sont contaminés en consommant un congénère mort… Contamination indirecte mais aussi entre individus. Le virus n’est pas assez contagieux pour tuer tous les sangliers…

Conséquence : crise économique, surtout en Chine car c’est le plus gros consommateur et producteur de porcs. Et impact chez les éleveurs porcins chez nous. 11 pays de l’UE(5) sont infectés pour l’instant alors que ce sont des pays exportateurs !

Bouleversement du marché international du porc

  • 95% des porcs domestiques sont en Flandre
  • Destruction de 5000 porcs dans la zone infectée et autres effets collatéraux 
  • Propriétaires publics/privés : manque à gagner : aucune exploitation forestière, aucun tourisme, aucune chasse !
  • Chasseurs : perte d’associés, baisse de la valeur du territoire, paiement de dégâts agricoles
  • et la crise dans la crise : les scolytes de l’épicéa !

Le coût d’intervention représente près de 10 millions d’EUR pour la Région wallonne…

Mesures mises en place :

  • Gel des activités en forêt pour éviter de dérangement le sanglier qui pourrait entrainer sa dispersion
  • Prospection et extraction des carcasses 
  • Elimination des sangliers tout autour de la zone infectée (but : si jamais un sanglier infecté sort de la zone, il n’y en aura pas d’autres qu’il pourra infecter). But : faire un vide sanitaire, collaboration avec les chasseurs et piégeage (160 pièges utilisées par la DNF ou les chasseurs). C’est ça qui permet de réduire les sangliers mais on n’est pas arrivé à bout… on n’y arrivera sans doute jamais car on est pas assez rapide dans la destruction par rapport à la reproduction.
  • Confinement à l’aide de clôtures.

Bart Meuleman

Dans la Forêt de Meerdael : passage d’une situation où il n’y avait pas (plus) de sangliers à aujourd’hui où il y en a énormément. En Flandre, il y a une « task force », on a divisé la Flandre en 10 grandes zones.

Le Ministre a dit que pour chaque zone faunique, il faut rassembler toutes les personnes concernées pour parler de ce qu’il faut faire, pour éviter les dégâts… A Meerdael, tous se sont dit vouloir s’engager pour éviter la surpopulation de sangliers et la contrôler.

Mais comment sont-ils « contrôlés » ?

  • S’il y a dégâts dans cultures : l’agriculteur n’a pas de possibilité de se faire rembourser auprès des chasseurs ou de la Région flamande SAUF s’il a pris les mesures préventives prévues en Flandre (6) ! (clôture électrique, épouvantails, canons, …). Sans l’application de ces mesures, pas de remboursement possible.
  • Forêt de Meerdael : grille au sol pour que les sangliers ne puissent pas aller sur les routes principales.

Bart Meuleman est chef de cantonnement à Leuven depuis 30 ans et loue la chasse à un groupe de chasseurs qui sont depuis longtemps intéressés à chasser le chevreuil. Selon Bart, on ne parle de la présence du sanglier à Meerdael que depuis 2012.

Mais pour gérer le problème de la croissance de population de sanglier, il faut faire des choix qui ne plaisent pas nécessairement à toutes les parties concernées.
Meerdael est une forêt multifonctionnelle. Il faut que les promeneurs puissent y aller en toute sécurité et le nombre de sangliers doit donc y être limité. Le type de chasse se fait du haut d’un mirador car le chasseur tire vers le bas et s’il manque le sanglier, la balle s’enterre dans le sol sans risques pour les éventuels promeneurs. La chasse à l’approche est interdite, mais la chasse de nuit est permise (jusque 9h ou 10h le matin et à partir de 16-17h le soir) sauf le dimanche et jours fériés. Cependant, les bacs à lumière sont interdits, ce qui ne rend pas le tir facile…et les chasseurs n’aiment pas rester toute la nuit dans la forêt.

On peut appâter le sanglier en enterrant des grains de maïs pour les attirer.

Stratégie de chasse au sanglier dans la forêt de Meerdael :

On a établi une zone de tranquillité sans chasse au milieu et on chasse dans une zone périphérique de la forêt. La chasse est intensive tout au long de l’année. Nous suivons les recommandations des scientifiques quant à notre mode d’action. Le fait que notre pays soit divisé en Régions ayant adopté différentes législations et règlements est donc très difficile à gérer localement, à l’interface de deux régions.

Ici, pas de battue classique où les traqueurs ratissent la forêt sur une ligne et rabattent le gibier vers les chasseurs postés de l’autre côté. Les désavantages : trop de balles pour un animal tué, difficulté d’abattre un animal qui court, et les sangliers effrayés par ce type de chasse restent dans les champs et se dispersent, n’osant plus retourner en forêt.

Donc on pratique la chasse en poussée silencieuse(7) : les chasseurs attendent dans des miradors dispersés dans la forêt, des groupes de personnes qui connaissent bien la forêt se promènent et parlent normalement mais n’effraient pas les sangliers. Quand les sangliers les entendent, ils se déplacent calmement avec plus de chances qu’ils passent devant les miradors. Les chasseurs peuvent alors tirer les bêtes en toute sécurité. Le système implique la présence d’un grand nombre de personnes et les résultats de la chasse sont très aléatoires(8) .

Il y a un mois : les gens d’une association sont venus en forêt pour dire qu’ils n’aimaient pas qu’on tue les animaux. On vit dans un monde avec des avis divergents !…

Beaucoup de gens sont contre le fait de tuer des animaux et il est important que le grand public comprenne pourquoi on agit comme ça dans nos forêts et comprenne la nécessité de gérer le gibier. C’est pour ça que chaque hiver la Forêt de Meerdael accueille des gens pour les aider à compter les animaux, ce qui permet de sensibiliser le public. Mais ces « comptages » ne fournissent que des estimations. Ils ont deux buts : savoir où il y a des sangliers et rassurer le public pour qu’il ne soit pas l’ennemi des chasseurs.

Note d’Action Environnement Beauvechain asbl :

En tant qu’association ayant pour objet (entendu au sens le plus large) la défense et la protection de l’environnement, de la nature et de la qualité de la vie, en particulier dans l’entité de Beauvechain et dans ses environs, AEB apprécie que la présence de la population de sangliers enrichisse la biodiversité de la forêt mais qu’elle peut représenter, si en trop grand nombre, une menace pour l’écosystème forestier et pour ses voisins. Il convient donc de gérer l’expansion de cette population de sangliers de manière adéquate, à la lumière d’un dialogue entre les deux Régions concernées, et en concertation avec toutes les parties prenantes. Concilier la conservation de notre biodiversité tout en préservant les intérêts et aspirations de ces parties prenantes est un défi auquel AEB souhaite être associé et offrir son support.

(1) Résumé succinct basé sur les excellentes notes prises par Alexia Vandebergh qu’AEB remercie ici !
(2) Voir aussi fiche sanglier : http://biodiversite.wallonie.be/fr/sus-scrofa.html?IDD=50333810&IDC=324
(3) Voir http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/sanglier-en-wallonie-bilan-avant-ppa.pdf?ID=39758&saveFile=true
(4) Voir l’étude de Lehaire et al. 2013 : https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/143751/1/13-21-1.pdf
(5) Voir https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/animaux-d-elevage/asie-5-millions-de-porcs-sont-morts-a-cause-de-la-peste-porcine-africaine_136233
(6) En néerlandais : https://www.ecopedia.be/file/132382/download
(7) En néerlandais : https://www.natuurenbos.be/pers-nieuws/nieuws/stille-drukjacht-op-everzwijn-meerdaalwoud
(8) Résultats accessibles en ligne (en néerlandais) : https://grofwildjacht.inbo.be/