Site du « Marais de Wé »
et du
« bois de Nicaise »
Projet de réserve naturelle
Beauvechain 1999
1 Table des matières
1 Table des matières
2 Avertissements
3 Remerciements
4 Introduction
5 Description générale
6 Localisation
7 Historique
7.1 Le «Moulin de la Forge»
7.2 Le «Bois de Nicaise»
7.3 La ligne de tramway vicinal
7.4 La zone marécageuse
7.5 Le lieu- dit Wé
8 Hydrographie
8.1 La Néthen
8.2 Le ri de Wé
8.3 Régime hydraulique
9 Evolution du couvert végétal
9.1 Evolution de la végétation
9.1.1 De 1771-1778
9.1.2 En 1847
9.1.3 De 1852-1959
9.1.4 De 1959-1962
9.1.5 De 1959-1998
9.2 Conclusions
9.3 Synthèse
9.3.1 La zone marécageuse
9.3.1.1 De 1959 à 1995
9.3.1.2 De 1995 à 1998
9.3.1.3 Conclusions
9.3.2 La forêt domaniale
9.3.2.1 De 1927 à 1959
9.3.2.2 De 1959 à 1998
9.3.2.3 Conclusions
10 Nuisances
10.1 Pollutions
10.2 Abaissement de la nappe aquifère
10.3 Eutrophisation
10.4 Destruction du milieu « naturel »
10.5 Acidification des sols
11 Propositions de gestion et de valorisation didactique
11.1 Gestion
11.1.1 La zone humide
11.1.1.1 Généralités
11.1.1.2 Les roselières et les cariçaies
11.1.1.3 Les bois marécageux
11.1.1.4 L’ancienne voie de tramway vicinal
11.1.2 La forêt domaniale
11.1.2.1 Les versants sableux
11.1.2.2 Le site archéologique
11.1.3 La périphérie du site
11.1.3.1 La zone agicole
11.1.4 Projet de station d’épuration
11.2 Valorisation didactique
12 Argumentaire
12.1 Arguments biologiques
12.1.1 Inventaire des sites S.G.I.B
12.1.2 Inventaire des sites CORINE
12.1.3 Inventaire des Zones Humides d’Intérêt Biologique (ZHIB)
12.1.4 Inventaires P.C.D.N
12.1.5 Phénomènes d’inondations
12.2 Arguments politiques
13 Banque de données
13.1 Introduction
13.2 Contenu d’une fiche standard
13.4 Synthèse
13.4.1 Total Général
13.4.2 Beauvechain
13.4.3 Grez-Doiceau
13.5 Fiches des parcelles
14 Bibliographie
15 Annexes
15.1 Liste des annexes
15.1.1 Inventaires
15.1.1.1 CORINE –biotopes: fiche N° 500220200 MARAIS DE WE (NETHEN_HAMME‑MILLE)
15.1.1.2 Fiches signalétiques relatives aux zones humides d’intérêt biologique de la Région wallonne (extrait): fiche N° BT 5. – MARAIS DU WE
15.1.1.3 S.G.I.B. synthèse des informations sur les sites CORINE : fiches Marais de wé
15.1.1.4 S.G.I.B. Description détaillée S.G.I.B. : fiche N° 258 Marais du Wé
15.1.1.5 Description et aménagement de la vallée de la Néthen (extrait)
15.1.1.6 LA VALLEE DE LA NETHEN; 1° Marais au lieu-dit Wé
15.1.1.7 Etude relative aux phénomènes d’innondations de la vallées de la Néthen (extrait) N° 34 à 45 + cartes
15.1.1.8 SGIB Description détaillée des SGIB : Marais de Wé code : 258
15.1.1.9 SGIB Synthèse des informations sur les sites CORINE
15.1.2 Descriptions
15.1.2.1 L’inventaire des sites Corine
15.1.2.2 Programme « Inventaire des Sites de Grand Intérêt Biologique
16 Cartes
16.1 Liste des Cartes
16.1.1 Plans cadastraux
16.1.1.1 Assemblage des Plans cadastraux
16.1.1.2 Couvert végétal-Inventaire 11/98
16.1.2 Carte de la végétation de la Belgique (1959)
16.1.2.1 Maillage écologique
16.1.2.2 Carte d’Evaluation de la Belgique
16.1.2.3 Zone proposée en réserve
16.1.2.4 Plan de secteur
16.1.2.5 Plans cadastraux au format A3
16.1.3 Cartes topographiques
16.1.3.1 Extrait de la carte N°32
16.1.3.2 Extrait de la carte N°32/616.1.4 Autres
16.1.4.1 Carte routière « Forêt de Meerdael »
16.1.4.3 Influence humaine
16.1.4.4 Zones à protéger
2 Avertissements
Les textes puisés dans la bibliographie sont en Italique.
Les chiffres en caractères gras et entre parenthèses ( ) renvoient aux ouvrages consultés et repris en bibliographie.
A la lecture de la littérature, il est fait allusion tantôt au marais de Wé tantôt au marais de Litrange. Ceci a pour effet d’entraîner la confusion quant à la situation géographique ou à la répartition des territoires communaux (Beauvechain ou Grez-Doiceau) du site étudié.
Pour exemple, les fiches CORINE et SGIB font toujours référence au marais de Wé. Les matrices cadastrales nous indiquent que les parcelles font partie des lieux-dits Litrange, du Bois Nicaise, du Bois du Wé et de la Bruyère (voir adresse cadastrale dans la banque de données) Nous préférons donc la dénomination « Marais de Litrange-Wé et Bois Nicaise ».
3 Remerciements
Ce dossier est le résultat conjugué d’une étude de terrain, d’une compilation d’inventaires et de données bibliographiques existantes mais souvent non publiés.
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidés dans la réalisation de ce dossier et plus particulièrement :
Pour les données
L’administration communale de Beauvechain.
L’administration communale de Grez-Doiceau
Monsieur D. Galoux Ingénieur chef de cantonnement de la Division Nature et Forêt du Ministère de la Région wallonne.
Madame J.Saintenoy-Simon.
Monsieur J. Fairon, du Centre de Recherche Chiroptérologique de l’I.R.Sc.N.B.
Monsieur J.-J. Hallaux, Président du Cercle d’Histoire NETRADYLE.
Monsieur J.M. Tricot, coordinateur du Contrat rivière « Dyle et affluents ».
Le bureau d’étude CIRCAETE.
Les Amis du Parc de la Dyle a.s.b.l.
L’Entente Nationale pour la Protection de la Nature a.s.b.l.
Pour leurs encouragements
Monsieur J. Sténuit
Eric Wyns
Action Environnement Beauvechain
Tel. 010/ 86 09 76
4 Introduction
Si l’Année Européenne de la conservation de la Nature de 1995 prônait que « la nature sorte de sa réserve » pour s’exporter chez tout un chacun, elle a aussi initié les Plans Communaux de Développement de la Nature (P.C.D.N.). Ces P.C.D.N. mettent notamment en oeuvre la protection des zones humides par le biais de l’éducation et de l’information de la population d’une part et la réalisation d’inventaires et la création de statuts de protection d’autre part. C’est dans cette optique que nous nous sommes intéressés à un petit coin oublié du Brabant wallon, région en pleine urbanisation.
Nous proposons la restauration et la mise en valeur de deux milieux très différents que sont les fonds de vallées humides et les pentes sableuses. Dans le bassin de la Dyle, les premières sont toutes dégradées tandis que les secondes ont presque toutes disparu. La proximité de ces deux milieux, la présence d’un site archéologique et de la forêt de Meerdael nous offrent une occasion unique de conjuguer au sens didactique du terme protection de la nature, éducation à l’environnement et histoire de notre région. Nous développons ces propos dans ce dossier.
Ce site est reconnu dans la sphère des spécialistes. Il imbrique des écosystèmes variés comme les eaux courantes, marécages, bois humides et lisières forestières. Nous espérons contribuer, par le biais de ce dossier, à l’initialisation d’un programme destiné à assurer sa protection et sa valorisation.
Notre association demeure à l’entière disposition de tous les partenaires qui pourront participer à la mise en œuvre et à la réalisation de ce programme.
5 Description générale
Ce site se trouve sur les territoires des anciennes communes de Néthen (Grez‑Doiceau) et de Hamme-Mille (Beauvechain) (cf cartes) .
On y retrouve les biotopes suivants :
- des roselières
- des cariçaies
- des aulnaies-frênaies
- des taillis
- des prairies humides
- des eaux courantes
- des eaux stagnantes
- des peupleraies
- des pessières
- le versant sableux de la forêt domaniale de Meerdael planté de Hêtres, de Pins sylvestres et de Pins de Corse
- Des alignements de Saules
Il se compose (voir carte inventaire de la végétation 11/98)
- d’un tronçon désaffecté de la ligne de tramway vicinal « Vossem–Hamme-Mille ».
- d’un vaste complexe marécageux différemment occupé par la végétation
- d’une zone forestière comprenant une partie de la forêt domaniale de Meerdael et quelques parcelles privées.
- d’un site archéologique comprenant sept tombelles et un petit retranchement (éperon barré d’une levée de terre)
- Le site est traversé d’Est en Ouest par la Néthen (cours d’eau classé en 2e catégorie) et du Nord au Sud par un de ses affluents provenant de l’étang de la Warande (appelé couramment le Ri de Wé, cours d’eau non classé).
La zone humide a fait, ces dernières années, l’objet de plusieurs inventaires dont notamment ceux pour l’élaboration des fiches CORINE, S.G.I.B., inventaires P.C.D.N. (voir arguments biologiques)
Des chemins et sentiers privés ou publics entourent le site
6 Localisation
Le « Marais de Litrange-Wé » se situe dans la zone comprise entre la forêt domaniale de Meerdael au Nord, la rue de Hamme-Mille (Néthen) au Sud, la chavée du Wez (Néthen) à l’Ouest et la rue des Claines (Hamme-Mille) à l’Est. La surface de cette partie marécageuse du site est de ± 1,51hectares (voir synthèse dans la banque de données).
Le « Bois de Nicaise » est totalement enclavé dans la forêt de Meerdael et se trouve sur le territoire de la commune de Beauvechain. Ses parcelles qui nous occupent se situent entre le chemin Bois Nicaise (prolongement de la rue du même nom) au Nord, la zone décrite ci-dessus au Sud, la ruelle Saint-Nicaise à l’Est et la limite communale à l’Ouest. La surface de cette partie forestière du site est de ± 13,82 hectares (voir synthèse dans la banque de données).
La localisation géographique de la zone étudiée est indiquée sur les cartes:
Extrait de la carte topographique N°32
Extrait de la Carte I.G.N. 32/6
De Rouck Plan routier
De Rouck Plan des rues
7 Historique
7.1 Le « Moulin de la Forge »
L’implantation d’un moulin à cet endroit date de plus de cinq cents ans, il était appelé alors le Moulin de Litrange
Il était tombé en ruine lorsque, vers l’année 1493-1494, l’abbaye de Valduc le prit en arrentement…. Plus tard elle (l’usine) retourna aux seigneurs de Bierbeek, et Charles de Croy,… …, fit construire en cet endroit une forge et un moulin pour battre le fer. En 1686, le moulin, que l’on appelle alors le Moulin de fer était loué 35 florins par an et on avait cédé aux… …seigneurs de Bossut… …les 16 bonniers de terres, de prairies et d’étangs qui en dépendaient. Aujourd’hui le moulin sert de logis et ne se visite pas , il a perdu sa roue et le bief a été comblé. Il subsiste sur la Néthen un ouvrage qui servait à dévier le cours des eaux vers les aubes; celui-ci mériterait restauration.
7.2 Le « Bois de Nicaise »
La forêt domaniale de Meerdael était déjà habitée dès l’époque néolithique, comme le prouvent d’assez nombreuses trouvailles d’objets en silex, notamment aux plateaux de la Tombe, de la Warande (à 500 m. du site) et du Schutselberg (17). Les tombelles de « l’enceinte Saint-Nicaise » ont été fouillées en 1908, 1909 et en 1927. Le résultat de ces fouilles les attribue à l’âge du bronze et du fer (6). Dans les documents concernant le camp retranché, il n’est pas fait référence à des fouilles. Quelques tumuli gallo-romains se trouvent également dans la partie située au Nord-Ouest du site (Voir carte Forêt de Meerdael et I.G.N 32/6 ).
Cette partie du bois de Meerdael tient son nom du fait que vers 1140 une partie des dîmes du village de Hamme furent données à l’abbaye de Saint-Nicaise, de Reims. En 1677, elles furent vendues à l’abbaye de Bonne-Espérance, qui les céda ensuite au couvent de Valduc.
Après la révolution française, les biens de l’abbaye de Valduc furent saisis et vendus ; le duc d’Arenberg possédant la majeure partie du bois de Meerdael, il racheta le Bois de Nicaise.
A la fin de la première guerre mondiale, les biens du duc d’Arenberg furent saisis et le bois de Nicaise passa au domaine de l’état belge.
Depuis la fusion des communes, il est géré par le cantonnement de Namur de la Division Nature et Forêts de la Région wallonne.
Tarlier & Wauters nous donnent un aperçu de l’étendue et de la végétation du Bois Nicaise, mais sans citer de date : « Lieux-dits… … ; Bois de Nicaise ou de Saint‑Nicaise, qui comprenait 30 b .(onniers) , y compris 8 b. de bruyères, … » (15)
7.3 La ligne de tramway vicinal
Le chemin (privé) longeant le site d’Est en Ouest était autrefois l’assiette de l’ancien tramway vicinal. Portant le numéro 528, cette ligne fut inaugurée en juin 1903 et reliait Hamme-Mille à St.‑Joris‑Weert. Elle fut prolongée en avril 1905 jusqu’à Vossem d’où il y avait moyen de se rendre à la capitale. Le tramway vicinal fut une bénédiction pour cette région restée très pauvre car à l’écart de tout moyen de communication. Il permit le transport des marchandises et notamment des betteraves vers Tirlemont et des ouvriers vers Bruxelles. La ligne fut supprimée en avril 1957 et remplacée par une liaison d’autobus. La voie fut démantelée en 1966 et nous supposons que les terrains furent vendus aux actuels propriétaires à cette époque. Depuis lors, la végétation a quelque peu repris ses droits, le site s’inonde par endroits et les batraciens s’y reproduisent.
7.4 La zone marécageuse
D’après la carte du comte de Ferraris (1771-1778), tout le fond de la vallée de la Néthen était occupé par un vaste enchevêtrement de prairies humides depuis Tourinnes-la-Grosse jusqu’à la confluence avec la Dyle à St.‑Joris-Weert. Ces prairies étaient probablement fauchées et/ou pâturées. Quelque fois la prairie faisait place à des étangs comme c’est le cas au marais de Litrange-Wé. En effet, la moitié du site qui nous occupe était creusé de trois étangs. Ces étangs, compris d’après le cadastre dans le Bois de Nicaise et donc appartenant à l’abbaye de Valduc, étaient probablement des viviers. En 1847, à l’Atlas des chemins vicinaux il ne subsiste plus qu’un étang.
7.5 Le lieu- dit Wé
Le lieu-dit Wé est un ancien hameau qui se confond aujourd’hui avec le village de Néthen qui est étiré sur ± 5 km). Toutes les habitations se sont rassemblées le long de la rivière qui lui a donné son nom. « Néthen » pourrait provenir du flamand « nat », qui signifie « humide ». Rien d’étonnant si on sait qu’à l’époque romaine, il n’y avait que des marais dans la vallée.
Le village s’est établi le long de la rivière pour utiliser les ressources de pâturage et de pêche, tandis que la proximité de la forêt environnante lui permettait de vivre de la chasse.
Quand les premières maisons se sont installées, selon certains auteurs, deux paroisses distinctes se sont formées : « Néthen » et « Wé », tandis que pour d’autres, le Wé avait été quelques temps paroisse-mère dont le siège avait émigré vers l’actuel centre du village à Néthen.
Dans « L’Inventaire analytique des Chartes de la Collégiale de Saint-Jean l’Evangéliste à Liège », document qui date de l’an de grâce 990, il est déjà question de « deux Néthenes » : haut Néthen (Wé) et bas Néthen (le centre actuel de Néthen).
Ce document est le plus ancien connu faisant état de la commune Néthen. C’est en 990 que les deux Néthenes étaient devenues un alleu de Liège, enclavé dans le duché de Brabant. L’église de bas Néthen se trouvait déjà à l’emplacement de l’église actuelle ; celle de Wé se trouvait sur la hauteur (tienne de la chapelle) à l’extrémité Est du chemin de Cortaie, à gauche juste avant la descente du chemin vers la chavée du Wé. Les vieilles personnes de Wé racontaient qu’on voyait des débris de tuiles et autres sur le sol à cet endroit, mais l’emplacement exact n’était pas connu. C’est lors de construction de nouvelles maisons en 1991 que l’on a vu apparaître des ossements.
On venait de découvrir le très vieux cimetière jouxtant la chapelle. Celle-ci fut construite vers la 2e moitié du Xe siècle mais ne fut jamais reconnue officiellement. Elle n’eut que le titre de « chapelle Notre-Dame du Wez ». Suite aux guerres, l’église de Wez eut à subir de nombreux dégâts. L’entretien était devenu trop onéreux, ainsi en 1757 on a commencé à démonter l’église.
Les matériaux furent réemployés ou mis en vente publique. En 1768 les terrains furent vendus pour être exploités en cultures ou en pâtures.
Néthen resta propriété de Liège enclavée dans le duché de Brabant, jusqu’en 1794.
Le hameau de Wé comptait 115 maisons en 1877 et son histoire se confond par après avec celle de Néthen. Depuis la fusion des commune Néthen est rattaché à l’entité de Grez-Doiceau.(16 )
8 Hydrographie
8.1 La Néthen
La Néthen, que l’on nommait aussi « Ruisseau des Prairies », prend sa source à Beauvechain. Coulant de l’est-sud-est vers l’ouest-nord-ouest et alimentée en eaux par plusieurs petits affluents, elle finit par se jeter dans la Dyle, à la limite nord de la commune de Néthen. Elle aura fait un parcours réel de 15,260 km, partant d’une altitude de 95 m pour aboutir à moins de 30 m, ce qui offre une pente moyenne de 0,4 %.
Son cours a été rectifié en de nombreux endroits notamment pour alimenter en eau les moulins comme ceux de La Forge ou de Valduc pour les plus proches du site.
La rivière a subi une rectification entre Wé et Néthen sur une longueur de 200 m afin de prévenir les inondations. Auparavant, la rivière était particulièrement capricieuse en cet endroit, à tel point qu’elle y retardait l’écoulement des eaux.
La constitution géologique garantit une grande perméabilité, ainsi lors des précipitations, la pluie traverse la couche de sable bruxellien et est retenue par la couche inférieure, l’argile yprésienne. L’eau se rassemble en nappe aquifère souterraine (4 à 5 m en dessous du niveau de la vallée).
Il existe également à Néthen deux nappes artésiennes plus profondes : à 11 et 30 m de profondeur, l’eau n’est pas potable. Trois puits artésiens ont été creusés à Néthen ; deux de 11 et un de 30 m de profondeur.(16)
8.2 Le ri de Wé
Ce petit cours d’eau non classé est également appelé Ri de la Warande du nom d’un lieu où deux étangs ont été creusés sur son cours en amont. Il draine les eaux d’une partie du massif sableux de la forêt de Meerdael puis, au marais du Wé, est alimenté par de nombreuses petites sources. Sans doute de nombreuses fois rectifié, il se jetait encore il y a peu dans la Néthen à hauteur du pont à la chavée du Wez. Aujourd’hui, une demande de permis d’urbanisme visant le détournement de son cours et le creusement d’un étang a été introduite par les propriétaires de la parcelle 96 G (voir banque de données et le plan cadastral) .
8.3 Régime hydraulique
Les différentes courbes des débits classés nous indiquent la constance des valeurs et la régularité du débit de la Néthen. En amont de Hamme-Mille, en général, le débit moyen caractéristique est de l’ordre de 0,18m3 /sec. ; oscille au cours de l’année entre 0,12 et 0,32 m3/sec.
Le débit d’étiage grâce aux nombreuses sources est maintenu à un niveau assez élevé ; les valeurs de pointe ne sont pas fiables car on n’est pas assuré de la réponse des télélimnimètres en hautes eaux; on sait cependant que le débit dépasse 0,55 m3/s plus de 10 jours par an.
Les mesures de débits à Weert-St-Georges ne sont malheureusement pas complètes pour permettre leur classement ; on retiendra que le débit y est de l’ordre de 0,2 à 0,4 m3/ sec. et qu’il descend rarement en dessous de l’ordre de 0,15/sec.; des valeurs de hautes eaux donnent 0,8 à 1,1 m3/sec.
Les valeurs trouvées par Lorent (1964) par mesure chimique (0,42 m3/s) confirment cette appréciation.
A titre indicatif, voici extraites du tableau de ces mesures de débits quelques valeurs pour les affluents de la Néthen, ce qui permet d’évaluer leur contribution normale au débit de la Néthen.
Ruisseau débit (I/sec)
Néthen source 5.0
Mille 12.2
Nodebais 63.6
Faux Ri 11.5
Guertechain 11.9
Ri St Martin 11.0
Ri du Wé 10.9
Paddenpoel 6.0
Sources ± 2 à 3
En ce qui concerne les bilans hydrologiques qui n’ont pas encore été établis avec précision pour le bassin de la Néthen, on peut sans doute les rapprocher des bassins proches.
Les mesures limnimétriques dans trois sous-bassins et le bassin de la Dyle ont montré que les quantités d’eau ruisselées annuellement ne représentent que de l’ordre de 6% des précipitations. Les deux tiers des volumes d’eau écoulés à l’exutoire de ces bassins proviennent des aquifères.
Les données ci-dessus proviennent d’un ouvrage déjà ancien (7) ; elles sont données à titre de référence. Des données provenant d’une étude récente concernant les zones inondables dans la vallée de la Néthen sont aujourd’hui disponibles au Contrat de rivière « Dyle et affluents ».
9 Evolution du couvert végétal
Pour rédiger ce chapitre nous avons consulté les cartes et les documents suivants :
Cartes :
- Carte et texte explicatif de la carte de la végétation de la Belgique (Hamme-Mille 103E, 1959)
- Carte des Pays‑Bas Autrichiens dressée par le comte de Ferraris (1771-1778)
- Carte et texte explicatif de la carte d’évaluation biologique de la Belgique (1985)
- Carte topographique de la Belgique de l’Institut National Géographique (Duisburg–Hamme-Mille 1962 et 1985)
- Carte des peuplements et de gestion du Service des forêts, de la Chasse et de la Pêche du Ministère de la Région Wallonne Cantonnement de Namur « Enceinte Saint‑Nicaise » et « Enceinte Haute feuille ».
Documents :
- le Catalogue virtuel des sites corine (1996) SGIB synthèse des informations sur les sites CORINE: le Marais de Wé (1996) ( )
- Description détaillée sur SGIB : Marais de Wé
- Fiches signalétiques relatives aux Zones Humides d’Intérêt Biologique BT5.
- MARAIS DU WE (1993-1995)
- CORINE-biotopes MARAIS DE WE (NETHEN, HAMME‑MILLE)
- Description et aménagement de la vallée de la Néthen (P.Depret , Amis du Parc de la Dyle)
Vous trouverez en annexe les extraits de ces documents concernant le Marais de Wé ainsi qu’une copie des cartes reportée sur plan cadastral et un extrait des cartes.
A la lecture des cartes, nous constatons que pour rédiger une évolution comparative du couvert végétal, seule la carte de la végétation de la Belgique est réellement utilisable pour sa précision cartographique. La carte d’évaluation biologique de la Belgique, si elle est imprécise ou inexacte, nous signale que les deux tiers du site sont répertoriés de « Très grande qualité biologique », le tiers restant étant de « Grande qualité biologique ». Cette carte constitue néanmoins un élément de référence intermédiaire entre la situation de 1959 et celle d’aujourd’hui.
Quant aux documents, à l’exception du « Texte explicatif de la carte de la végétation de la Belgique », aucun inventaire phytosociologique (même les documents récents) n’a été cartographié, ce qui est regrettable.
Pour pouvoir faire une comparaison entre la carte de la végétation de la Belgique (1959) et une cartographie récente, nous avons réalisé un « inventaire » du couvert végétal en novembre 1998 et nous l’avons reporté sur plan cadastral (voir carte Couvert végétal inventaire 11/98). L’époque n’étant pas propice à un relevé phytosociologique nous nous sommes contentés d’employer des termes comme « Roselière, Bois humides, Peupleraies, Résineux,… » sans essayer de déterminer une association végétale. Nous réactualiserons cette carte au moment de la pleine floraison, c’est-à-dire à la fin du mois de juin 1999.
Dans le texte explicatif de notre carte du couvert végétal, nous mettons en parallèle notre « inventaire » (en caractère gras) et celui de la Carte de la végétation de la Belgique (1959).
9.1 Evolution de la végétation
L’historique de la végétation peut être reconstitué comme suit :
9.1.1 De 1771-1778
La carte du comte de Ferraris nous apprend que le site est creusé de trois étangs, la présence de prairies marécageuses et de terrains de cultures.
9.1.2 En 1847
L’atlas des chemins vicinaux nous indique la subsistance d’un seul étang sans aucune autre information.
9.1.3 De 1852-1959
Le milieu a été colonisé (pour ce qui concerne les anciens étangs) par une Magnocariçaie eutrophe, par la « Prairie mouilleuse à hautes herbes » et par la « Chênaie mélangée à humus doux et à Reine‑des‑prés » ; quelques prairies sont pâturées.
La carte des peuplements et de gestion du Service des forêts, de la chasse et de la pêche (cantonnement de Namur, Ministère de la Région Wallonne) nous indique la plantation dans la forêt domaniale de Meerdael
- de Pins sylvestres en 1927
- de Peupliers sp. (dans la zone marécageuse sur la parcelle n° 91D) en 1950
- de Hêtres communs et de Pins sylvestres en 1953
- de Hêtres communs en 1959
9.1.4 De 1959-1962
La carte topographique nous apprend les premières plantations de peupliers.
La carte des peuplements et de gestion du Service des forêts, de la chasse et de la pêche (cantonnement de Namur, Ministère de la Région Wallonne) nous indique la plantation de Pins de Corse dans la forêt domaniale de Meerdael (1961).
9.1.5 De 1959-1998
La comparaison entre la carte de végétation de la Belgique et nos constatations sur le terrain nous apprend l’extension des peupliers, la plantation de pessières, la mise en culture d’une « Pâture à Ray‑gras… », ce qui a entraîné une nette régression ou dégradation des milieux herbacés.
La disparition de la Chênaie mélangée à Reine‑ des‑ prés qui a fait place à une jeune plantation d’Epicéas en 1995 (prairie humide à Laîche sp.avant 1995).
La carte des peuplements et de gestion du Service des forêts, de la chasse et de la pêche (cantonnement de Namur, Ministère de la Région Wallonne) nous indique la plantation d’une peupleraie à sous‑bois d’Epicéas dans la zone marécageuse (parcelle 13P) en 1964. Cette parcelle était avant 1964 une Chênaie mélangée à Reine‑des‑prés.
9.2 Conclusions
Si entre 1778 et 1959 il eut une amélioration de la biodiversité, le début des années 60 vit le début d’une régression lente mais constante de celle‑ci jusqu’à nos jours. Le drainage, la plantation de Peupliers et de résineux avec l’enrichissement et l’acidification des sols qu’ils entraînent en sont les causes majeures. Seules quelques parcelles laissées à l’abandon comme l’aulnaie marécageuse du « Bois Nicaise » (parcelles 13 N et 14 G) ont évolué favorablement, tandis que les milieux herbacés ou boisés (bois semi‑naturels) intéressants au point de vue biologique se rudéralisent (plantations de Peupliers sp.), tendent à disparaître (plantations de résineux) ou sont détruits (drainage, abattage, plantations,…).
9.3 Synthèse :
Nous pouvons citer quelques chiffres :
9.3.1 La zone marécageuse
9.3.1.1 De 1959 à 1995
± 3,16 hectares de peupleraies pures ont été plantés
± 1,23 hectares de peupleraies mélangées à des Epicéas ont été plantés
± 0,76 hectare de résineux ont été plantés
9.3.1.2 De 1995 à 1998
± 0,73 hectare de résineux ont été plantés
± 1,54 hectare de « Pâturage à Ray gras… » (non pâturé) ont été mis en culture de maïs)
± 0,93 hectare de Peupliers ont été replantés
9.3.1.3 Conclusions
Nous constatons donc que les peupleraies, les pessières et les parcelles cultivées occupent 64 % de la superficie totale de la zone marécageuse. Les autres parcelles ont évolué vers des taillis semi‑naturels (Aulnes sp. Saules sp.,) ou se rudéralisent. L’évolution naturelle de ces parcelles (Aulnes sp. Saules sp.,) est due soit à l’exiguïté de celles-ci, soit aux suintements qui les inondent et à la difficulté de les drainer.
9.3.2 La forêt domaniale
9.3.2.1 De 1927 à 1959
- ont été plantés:
- ± 14 hectares de résineux (principalement des Pins sylvestres)
- ± 5 hectares de Hêtres
9.3.2.2 De 1959 à 1998
- aucune nouvelle plantation
- élagage et éclaircie des plantations antérieures à 1959
- ± 4 hectares de bruyères ont disparu (suite à la plantation des résineux)
- apparition de la Molinie (en sous‑bois de résineux)
9.3.2.3 Conclusions
Nous constatons donc (pour la partie de la forêt domaniale de Meerdael qui nous occupe) que c’est le Pin sylvestre qui occupe la majeure partie du terrain (± 64 %).
Si la plantation de résineux était une bonne gestion sur ce type de sol (podzol) au point de vue économique, elle ne l’était pas au point de vue biologique. A décharge des gestionnaires, l’aspect environnemental n’était pas encore pris en compte à l’époque des plantations (1927 à 1961).
10 Nuisances
10.1 Pollutions
Par
- les eaux provenant de l’amont
- les eaux provenant du ruissellement
Suite
- à la proximité de l’habitat (eaux, air, bruit,…)
- aux remblais
10.2 Abaissement de la nappe aquifère
Dû:
- aux pompages
- aux drainages
- à la plantation de Peupliers
10.3 Eutrophisation
Due
- au ruissellement provenant des terres agricole
- à l’abandon des pratiques de fauches et de pâturages
- à la plantation de Peupliers
10.4 Destruction du milieu « naturel »
Par
- l’extension des cultures
- des remblais
- des projets de génie civil
10.5 Acidification des sols
Suite
- à la plantation de résineux
11 Propositions de gestion et de valorisation didactique
11.1 Gestion
Nous avons énuméré ci-dessous schématiquement un certain nombre de propositions de gestion à apporter aux différentes associations végétales représentées sur le site. Ces propositions sont à considérer à titre indicatif. Un plan de gestion détaillé en cas de mesure de protection (réserve naturelle, Z.H.I.B.,., voir législation sur le sujet) devra être établi par un comité d’experts, celui‑ci décidera des mesures des gestion les plus appropriées.
11.1.1 La zone humide
11.1.1.1 Généralités
- Comblement de drains afin de préserver le niveau de la nappe phréatique
- Balisage des chemins
11.1.1.2 Les roselières et les cariçaies
- Non replantation de Peupliers après exploitation
- Suppression des Epicéas
- Fauche et exportation des résidus de fauche
11.1.1.3 Les bois marécageux
- Laisser évoluer le milieu
11.1.1.4 L’ancienne voie de tramway vicinal
- Préserver les mares
- Fauche et exportation de la végétation rudérale
- Recépage occasionnel des taillis
- Elagage des saules têtards
11.1.2 La forêt domaniale
11.1.2.1 Les versants sableux
- Non replantation après l’exploitation des résineux en vue de restaurer les landes à bruyère
- Fauche de la Molinie
- Conserver la gestion sylvicole pour les feuillus
11.1.2.2 Le site archéologique
- Non replantation après exploitation sur la superficie du retranchement
- Non replantation après exploitation sur la superficie d’une ou deux tombelles
- Suppression du taillis arbustif composé notamment de Cerisers tardifs (Prunus serotina)
11.1.3 La périphérie du site
11.1.3.1 La zone agricole
Outre les eaux provenant du massif de Meerdael la vallée de la Néthen et celle de son affluent le Ri de Wé drainent les eaux provenant du plateau agricole.
Il faudrait favoriser la mise en oeuvre des mesures agri‑environnementales des parcelles situées dans section C de la 5éme division du cadastre de Grez‑Doiceau.
11.1.4 Projet de station d’épuration
A cet égard, il serait bon:
- de proposer que l’installation de la station d’épuration de la Néthen projetée par l’I.B.W. se fasse le plus possible en amont du site (sur les parcelles 31 D ou 26 E).
- de maintenir et de compléter les alignements de Saules pour préserver l’intérêt paysager du site.
- de maintenir les mares situées dans l’ancien tracé du tramway vicinal.
11.2 Valorisation didactique
Les chemins qui entourent tout le site offrent des possibilités d’éducation à la protection de la nature et de l’environnement en général, sans pour autant perturber les milieux à protéger.
Ils permettent :
- la création d’une promenade balisée avec brochure explicative
- des visites guidées par des guides nature agréés par la Région wallonne et/ou par les agents de la Division Nature et Forêt.
- la présentation du site classé de la forêt domaniale de Meerdael et du site archéologique de l’enceinte St-Nicaise par la Commission des monuments et des sites et fouilles.
- la présentation de la Direction Générale des Ressource Naturelles et de l’
Environnement de la Région wallonne et principalement les Directions de la Politique forestière Générale et de la Conservation de la Nature et des Espaces verts de la Division Nature et Forêts (sylviculture…).
Par ailleurs, d’autres possibilités se dégagent, comme par exemple :
- activités de gestion de terrains avec la population dans le cadre des P.C.D.N. de Beauvechain et de Grez-Doiceau.
- présentation et promotion des méthodes d’épuration des cours d’eau en Brabant wallon par l’I.B.W. à hauteur de la future station d’épuration projetée en amont du site
- présentation et promotion des modes de gestion des cours d’eau par les services techniques provinciaux : éco-cantonniers de rivière, bassin d’écrétage des crues de la Néthen (projeté en amont du site), …
12 Argumentaire
12.1 Arguments biologiques
12.1.1 Inventaire des sites S.G.I.B.
La Direction de la Conservation de la Nature du Ministère de la Région wallonne rassemble aujourd’hui dans un seul système les informations relatives aux sites présentant un intérêt biologique en Wallonie : c’est le programme « inventaire des Sites de Grand Intérêt Biologique »
(ou inventaire S.G.I.B.).
Le Marais de Wé fait partie des sites S.G.I.B.
Les données de base sont recueillies auprès de plusieurs inventaires entamés à partir de la fin des années ’70 (voir ci-dessus).
12.1.2 Inventaire des sites CORINE
Cet inventaire a été réalisé dans le cadre de l’application de la directive européenne 79/409. Cette directive est dénommée « Directive habitats ». Considérant que, sur le territoire européen des Etats membres, les habitats naturels ne cessent de se dégrader et qu’un nombre croissant d’espèces sauvages sont gravement menacées; que, étant donné que les habitats et espèces menacés font partie du patrimoine naturel de la Communauté et que les menaces pesant sur ceux-ci sont souvent de nature transfrontalière, il est nécessaire de prendre des mesures au niveau communautaire en vue de les conserver.
Le Marais de Wé fait partie des sites CORINE (sous le code 500220200).
Pas moins de 8 habitats principaux et 13 sous‑habitats y sont mentionnés en mai 1988, sur un espace de 15 hectares. Plusieurs plantes remarquables y ont été observées.
Vous trouverez en annexe la fiche CORINE et les descriptions des habitats et des sous‑habitats.
Les justifications sont donc l’intérêt botanique, naturel en général et paysager.
12.1.3 Inventaire des Zones Humides d’Intérêt Biologique (ZHIB)
Depuis 1989, un arrêté protège les sites qui ont le statut de ZHIB. Sur cette base, il existe actuellement 14 ZHIB reconnues en Wallonie. Mais l’inventaire complet des sites potentiels s’élève à plus de 300 sites. L’Année mondiale des Zones humides, en 1996, a attiré l’attention du public sur l’urgence de protéger les écosystèmes humides particulièrement fragiles et très riches au point de vue biologique. Dans notre région à forte urbanisation, la majorité des zones humides ont déjà disparu ou sont fort dégradées (carte Zones à protéger et carte Influence humaine).
Parmi plusieurs centaines de sites proposés, le Marais de Wé fait partie des 300 sites Z.H.I.B. wallons sélectionnés en 1995 comme pouvant bénéficier de l’arrêté de protection (code BT5). Cette sélection a été opérée par la Direction de la Conservation de la Nature du Ministère de la Région wallonne, sur base d’observations du Centre de Recherches Ecologiques et Phytosociologiques de l’Université de Gembloux et de l’avis du Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature.
Vous trouverez en annexe la fiche Z.H.I.B. et les descriptions qui l’accompagnent.
Les auteurs de l’étude recommandent néanmoins que vu l’intérêt de ce site, « il mériterait un statut de réserve domaniale » ; ceci lui garantirait une protection durable.
12.1.4 Inventaires P.C.D.N.
L’Année Européenne pour la Conservation de la Nature a vu, en 1995, l’initialisation des Plans Communaux de Développement de la Nature. Les communes de Beauvechain et de Grez-Doiceau figurent parmi les 20 premières communes sélectionnées parmi les dossiers de candidature présentés à la Direction de la Conservation de la Nature du Ministère de la Région wallonne. Les deux communes ont pu ainsi bénéficier d’un inventaire de leur patrimoine naturel et paysager réalisé par un bureau d’étude spécialisé (GIREA pour Beauvechain et CIRCAETE pour Grez-Doiceau).
Le site du Marais de Wé est repris dans ces deux études étant donné qu’il se trouve à cheval sur les deux territoires communaux.
Pour Beauvechain, le bureau d’étude G.I.R.E.A. insiste sur la nécessité de conserver les petits cours d’eau et les éléments qui y sont directement liés (prairies humides, roselières, saules têtards, …) pour leur qualité paysagère. De ce fait, les plantations systématiques des zones humides ne sont pas souhaitables, afin d’éviter de refermer les quelques vues qui subsistent dans les fonds de vallées.
Tout le site est classé « Zone de développement » au réseau écologique. Dans ce classement il a été oublié une aulnaie (parcelle 14 G & 13 N) qui aurait dû être classée en « Zone centrale » comme c’est le cas pour l’aulnaie d’Hamme-Mille.
Pour Grez-Doiceau, le Bureau C.I.R.C.A.E.T.E. présente le site du Marais de Wé comme uncomplexe humide composé de marais et de bois marécageux. Les eaux sont de bonne qualité et la Néthen a pu y conserver un tracé et des caractéristiques naturels. Deux « Zones centrales » dans le réseau écologique y sont recensées. Le reste du site est classé en « Zone de développement » et en « Zone de liaison ». La présence de l’ancien vicinal renforce les possibilités de migration pour la faune et la flore vers le Pré de Litrange à Hamme-Mille. Ce site se prolonge donc sur le territoire de Beauvechain. La protection juridique est insuffisante actuellement. Vu les diverses pressions humaines qui ont déjà altéré sa qualité biologique, un plan global du site doit être envisagé avec les deux communes, la Région wallonne, les propriétaires et le gestionnaire de la Néthen (Service Provincial des Cours d’eau non navigables).
12.1.5 Phénomènes d’inondations
Dans l’étude réalisée en 1996 par les Facultés Universitaires des Sciences Agronomiques de Gembloux sur les phénomènes d’inondation dans la vallée de la Néthen, l’auteur relève dans le site du Marais de wé 3 zones humides d’intérêt biologique méritant un statut de protection. Les eaux sont signalées comme moyennement eutrophes avec de nombreux suintements de nappes. Ce site présente aussi un intérêt hydraulique, comme zone tampon pour prévenir les risques d’inondations en aval (à l’entrée de Néthen), soit lors des crues de la rivière soit lors des ruissellements provenant de la forêt de Meerdael.
Vous trouverez en annexe la description du site par l’auteur de cette étude.
12.2 Arguments politiques
Au vu des chapitres précédents, il est aujourd’hui incontestablement acquis que le site du Marais de Wé mérite une attention particulière, au vu des inventaires botaniques et phytosociologiques et au vu des risques accrus de dégradation (voir évolution de la végétation).
Autre chose est la volonté politique des instances publiques concernées pour garantir à ce site toute la protection qu’il mérite. A cet égard, nous avons plusieurs raisons de penser que le contexte actuel est favorable.
Au Ministère de la Région wallonne, un effort considérable a été fait lors de l’Année Européenne de la Conservation de la Nature. Depuis lors, il semble que la politique d’acquisition de sites et de sensibilisation de la population soit passée à la vitesse supérieure.
La Province du Brabant wallon n’est pas en reste. L’acquisition des anciennes sablières de Gentilsart à Villers-la-Ville pour en faire une réserve naturelle provinciale en témoigne.
Au niveau local, les administrations communales de Beauvechain et Grez-Doiceau sont engagées dans des programmes de partenariat globaux à long terme via leur Plan Communal de Développement de la Nature, approuvé en 1997 pour Grez-Doiceau. La signature du P.C.D.N. à Beauvechain est prévue pour le début de 1999. A Beauvechain, le P.C.D.N. est volontairement associé à d’autres démarches de planification communale entamées ces dernières années : le Programme Communal de Développement Rural et l’élaboration du schéma de structure communal. Les deux communes peuvent compter sur les services d’un éco-conseiller et sur la collaboration affichée et dynamique de plusieurs partenaires associatifs (Amis du Parc de la Dyle, Action Environnement Beauvechain, Aves, Cercle horticole de la Vallée de la Néthen, Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux ; plus ponctuellement, les agriculteurs, les mouvements de jeunesse, …).
Enfin, les deux communes ont adhéré au Contrat de rivière Dyle et affluents signé en 1998. Des objectifs et des principes de ce contrat, relatifs à la protection et la gestion du patrimoine naturel lié aux cours d’eau, ont guidé les réflexions locales consacrées au volet « Zones humides » des deux P.C.D.N.
Grez-Doiceau, se penche notamment sur :
- une gestion écologique des bords de rivière;
- le recours au partenariat avec les riverains et les agriculteurs pour minimiser leurs impacts sur les écosystèmes humides;
- la mise en œuvre de programme de gestion différenciée des terrains d’intérêt biologique, en vue de leur conservation
Le site du Marais de Wé figure parmi les sites prioritaires où ces objectifs peuvent se concrétiser et fait l’objet d’une fiche projet (sous le code n°31). Des négociations avec les propriétaires, la D.G.R.N.E., la Région wallonne, la Province, la commune de Beauvechain sont suggérées , de même que la proposition d’achats, de locations, de conventions de gestion, de mises sous statut de protection efficace comme Z.H.I.B. ou réserve naturelle. des réunions avec le Ministère de l’environnement de la Région flamande ont été organisées, en vue d’une meilleure coordination pour la protection des fonds humides de la vallée de la Dyle.
Beauvechain a le souci de protéger activement les milieux humides relictuels de la vallée de la Néthen pour assurer la continuité du réseau écologique jusqu’à la vallée de la Dyle.
Le site du marais de Wé ya fait aussi l’objet d’une fiche P.C.D.N. Elle prévoit notamment une protection globale de tout le site, ce qui impliquera une concertation avec la commune de Grez‑Doiceau et une démarche similaire auprès des propriétaires et gestionnaires.
Une valorisation didactique y est également prévue.
Enfin, la Commission locale de Développement rural a sélectionné prioritairement l’acquisition de terrains de grande valeur biologique et leur transformation en réserves naturelles. Le financement de ces opérations d’acquisition est supportable à 80% par la Région wallonne (20 % par la commune) dans le cadre du Programme de Développement rural.
12.3 Synthèse
12.3.1 Total Général:
Contenance | % total projet: | |
Total général: | 2533.38 | 100.0% |
Total domaine de l’Etat: | 1528.02 | 60.3% |
A acquérir: | 1005.36 | 39.7% |
Total Zone Humide: | 1151.38 | 45.4% |
Total Bois Nicaise: | 1382.00 | 54.6% |
% local:
12.3.2 Beauvechain:
Total Beauvechain: | 1792.20 | 70.7% | 100.0% |
Total RW Beauvechain: | 1468.30 | 58.0% | 81.9% |
A acquérir à Beauvechain: | 323.90 | 12.8% | 18.1% |
12.3.3 Grez-Doiceau:
Total Grez: | 741.18 | 29.3% | 100.0% |
Total RW Grez: | 59.72 | 2.4% | 8.1% |
A acquérir à Grez: | 681.46 | 26.9% | 91.9% |
12.4 Fiches des parcelles
Vous trouverez ci-après les fiches individuelles des différentes parcelles impliquées dans le projet.
14 Bibliographie
1 | CIRCAETE | Commune de Grez-Doiceau Inventaire du patrimoine naturel et proposition de gestion pour assurer sa sauvegarde et son développement. | 1996 |
2 | Contrat de rivière Dyle et affluents-CCBW | Evaluation biologique de la qualité des cours d’eau dans la vallée de la Dyle | 1994 |
3 | Contrat de rivière Dyle et affluents-CCBW | Charte du Contrat de rivière Dyle et affluents | 1995 |
4 | De Blust & coll. | Texte explicatif général de la Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique | 1985 |
5 | Deconinck M. | Le vicinal à Beauvechain « in » Netradyle N°2 1994 | 1994 |
6 | Dens Ch. | Fouille à Meerdael « in » Annales de la Société d’Archéologie de Bruxelles tome XXII p.p. 208 à 218 | 1907 |
7 | Depret P. | Description et aménagements de la vallées de la Néthen | |
8 | Detioux | Texte explicatif de la carte de la végétation de la Belgique Hamme-Mille 103 E | 1959 |
9 | Dumoulin R. | Le tram à Néthen « in » Nétradyle N° 1-1994 | 1994 |
10 | GIREA | Commune de Beauvechain Plan Communal de Développement de la Nature Rapport final. Milieu Naturel inventaire et proposition de gestion. | 1996 |
11 | Lambinon & coll. | Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. de Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines 4e édition | 1992 |
12 | Ministère de la Région wallonne | Description détaillée des SGIB : Marais de Wé code : 258. | 1996 |
13 | Ministère de la Région wallonne | Synthèse des informations sur les sites CORINE | 1996 |
14 | Ministère de la Région wallonne | Catalogue virtuel des sites CORINE. | 1996 |
15 | Tarlier & Wauters | Géographie et histoire des communes belges | 1872 |
16 | Verreck G. | A travers bois et marais mémoire présenté pour l’obtention du brevet de Guide‑Nature | 1994 |
17 | Vincent A. & G. | Les tumuli de la forêt de Meerdael sont-ils rangés le long d’une route romaine | 1909 |